Jean Metzinger naît le 25 juin 1883 à Nantes et y passe également toute sa jeunesse. Parallèlement à une formation sérieuse, il prend des cours de peinture chez Hypolitte Touront, portraitiste célèbre, qui lui enseigne la manière de peindre conventionnelle et académique. Jean Metzinger, en revanche, s’intéresse beaucoup aux bouleversements ayant alors lieu dans le domaine pictural. Il est beaucoup plus sensible aux néo-impressionnistes qui renoncent aux dégradés et au mélange des couleurs.
Après avoir envoyé ses premières peintures à l’huile à Paris, les commentaires sont si positifs qu’il a rapidement la possibilité de participer à une présentation des artistes indépendants au salon du même nom et de présenter trois tableaux. Grâce à son succès immédiat, il est compréhensible qu’il mette à profit l’environnement artistique fructifiant offert par Paris et qu’il continue à travailler désormais dans cette ville.
Jean Metzinger continue de s’orienter vers une façon de peindre néo-impressionniste. Entre 1905 et 1908, cette démarche l’incite à créer des motifs en couleur comparables à des mosaïques pouvant être considérés comme les premiers moments artistiques cruciaux de sa carrière. Les tableaux néo-impressionnistes peints plus tard avec leurs taches de couleur appliquées exactement les unes à côté des autres constituent déjà un tremplin vers les travaux cubistes de Jean Metzinger créés par la suite. Sur ces derniers, on peut constater un penchant pour la construction et une certaine prédilection pour une organisation claire du tableau.
La manière de peindre est de plus en plus géométrique et la conception d’une nouvelle disposition du tableau est favorisée par l’échange artistique avec Braque, Picasso et Gris. En fin de compte, les travaux de Metzinger témoignent de la direction artistique vers 1909 qualifiée plus tard de cubisme analytique.
Ces œuvres sont pourtant tout d’abord accueillies de façon complètement négative par la critique. Metzinger met ses théories par écrit en 1910 : elles paraissent sous le titre "Note sur la peinture". La collaboration avec Albert Gleizes incite ces deux artistes à écrire en commun en 1912 l’essai théorique "Du cubisme" dont tout le monde parle très rapidement. Jean Metzinger obtient un poste à l’ Académie de la Palette puis à l’Académie Arenius par la suite. De nombreuses expositions reflètent le succès du peintre adulé également entre-temps dans le monde entier. Dans les années 20, Metzinger se détache temporairement du cubisme. Jusqu’en 1943, l’artiste vit à Bandol en Provence puis rentre de nouveau à Paris où on lui confie un poste d’enseignant pour trois ans à l’Académie Frochot en 1950.
Jean Metzinger meurt le 30 novembre 1956.